La « poitrine blanche » .
 
Qu’est-il advenu de cette mutation au cours des 15 dernières années ? Tous ceux qui suivent de près les concours et les juges eux-mêmes en conviennent : grâce à l’obstination de quelques éleveurs , au travail de pédagogie du ClubTechniqueMandarin et sans doute aussi, à l’apport d’oiseaux étrangers bien typés , de gros progrès ont été réalisés .
La taille et la structure des poitrines blanches ont rejoint celles des autres mutations . Grâce à des couleurs de dos plus soutenues , le contraste recherché est souvent atteint ( c’est pour le moment plus net chez le PB gris que chez le PB brun ) .
Est-ce à dire que tous les problèmes ont été réglés ? Sûrement pas . Les exigences du standard n’ont pas été changées : on réclame toujours le dessin écaillé des ailes et des barreaux de queue sombres , une poitrine et des joues (pour les femelles) d’un blanc pur et toujours pas de blanc au front , sans parler de tout le reste !
Le problème reste souvent le même : comment retrouver tous ces critères chez le même oiseau ?
Malgré son ancienneté , la mutation reste encore assez « instable » et les résultats d’élevage sont aléatoires : avec un même couple, on peut obtenir, la même année , toutes sortes de jeunes, du futur champion au plus que fautif .
La mutation est récessive libre . Il faut donc , pour qu’elle s’exprime , qu’elle soit en double exemplaire chez les mâles comme les femelles.
Les accouplements préconisés sont donc simples . Voici l’exemple du gris Poitrine blanche :
Mâle gris P B x femelle grise P B =
50% mâles gris P B et 50% femelles grises P B .
Mâle gris x femelle grise P B     ou       Mâle gris P B x femelle grise =
50% mâles gris / P B et 50% femelles grises / P B .
Mâle gris P B x femelle grise / PB   ou   Mâle gris / P B x femelle grise P B =
25% mâles gris P B ; 25% mâles gris / P B ; 25% femelles grises P B ; 25% femelles grises / P B .
L’accouplement : Mâle gris / PB x femelle grise / PB ne présente guère d’intérêt , vu le petit nombre de PB obtenu ( 25%) et la difficulté de distinguer les gris / PB des gris non porteurs .
Les résultats sont exactement les mêmes pour le brun Poitrine blanche .
Certains ont voulu voir dans le mandarin poitrine blanche , une sorte de panaché partiel symétrique ( au même titre que le sellé ) .D’autres ont émis l’hypothèse qu’il serait dû à plusieurs gènes liés sur le même chromosone mais ne s’exprimant pas toujours complètement .
Toujours est-il que la mutation ne se transmet pas toujours d’une manière logique :
-          si des dos peu mélanisés accompagnent une poitrine blanche et des barreaux de queue clairs ,
-          et si des dos très mélanisés côtoient des barreaux sombres mais une poitrine fautive avec zébrures ,
il arrive aussi que des barreaux presqu’absents se retrouvent chez des oiseaux à poitrine chargée .
Le 4ème cas de figure existe bien heureusement aussi puisque c’est celui que réclame le standard et que ce sont ces oiseaux-là que l’on voit en concours .
Toutes ces considérations pourraient paraître peu propices à encourager de nouveaux éleveurs à débuter l’élevage de la mutation poitrine blanche . Mais s’il y avait une mutation de mandarins plus facile à élever que les autres , cela se saurait : « A vaincre sans péril , on triomphe sans gloire » comme le disait Corneille !
Au contraire , c’est une mutation originale et très esthétique que j’ai toujours appréciée . Pour preuve , après 2 années d’arrêt d’élevage , c’est avec elle que j’ai recommencé .
Mais pour mettre le maximum de chances de son côté , l’éleveur qui veut réussir et progresser doit respecter quelques règles élémentaires :