Les paddas au CGTE 2016 Beaurepaire

Jérôme DELABARRE
 
Cette année ce sont 64 oiseaux qui ont été inscrits (63 présents, 65 en 2015) dans 8 phénotypes contre 5 en 2015.
 
Une minuscule baisse pour certains, une certaine stagnation pour d’autres…

63 paddas c’est déjà beaucoup ! Mais ! Il s’agit de 63 paddas appartenant à 100% des membres du forum du padda de java. Un grand nombre d’éleveurs exposants d’habitude sur des concours locaux, régionaux, nationaux et non-inscrits sur le forum du padda n’ont pas pointé le bout de leur nez !
 
Pourquoi ?? Je ne sais pas trop à vrai dire… manque de communication via les clubs ? Période ? (pourtant très bonne pour l’ensemble des exotiques becs droits), autre ?

Dans un sens c’est assez frustrant car on sait qu’on « loupe » quelque chose, des contacts, des discussions et de beaux oiseaux.

Et d’un autre sens, eh bien il faut tout de même avouer que la qualité des oiseaux que nous présentons, s’améliore d’années en années et c’est ULTRA positif.

Nous allons essayer de prendre contact avec l’ensemble de ces éleveurs afin de comprendre pourquoi ils ne viennent pas au CGTE et peut être aussi, essayer de les motiver pour les années à venir.
 
Alors dans le détail, que nous a donné Beaurepaire cette année ?

 

Gris phénotype sauvage :

35 oiseaux inscrits en gris phénotype sauvage (19 indiv + 4 stam)
Classement individuel :  92 ch DELABARRE Jérôme, 91 2ème CHOQUERIAUX Robert, 91 3ème DELABARRE Jérôme.
Classement stam : 362 ch (3 harmonie) DELABARRE Jérôme, 360 2ème (5 harmonie) SHMUCK Bernard, 360 3ème (4 harmonie) SAULAIS Samuel.
 
Comme l’an dernier, la série la plus importante et il faut qu’elle le reste, ne serait-ce que pour embêter un peu les juges.

Individuel :

En individuel, une belle qualité d’oiseaux bien que l’on retrouve des écarts assez flagrants au niveau de la taille de certains individus.  Des oiseaux dans l’ensemble bien colorés et intenses avec en règle général des liserés bien présents même si parfois, certains sont encore un peu juste à ce niveau-là.

Nous avons eu une discussion avec Mr Jean Pierre Bugarel, (juge padda pour le concours) sur les sous caudales (dessous du croupion, proche de la queue) des oiseaux. Il nous a dit avoir aussi favorisé les oiseaux présentant un peu plus de blanc à ce niveau mais aussi ceux ayant un ventre bien intense.

Or, en règle général, plus l’oiseau est intense (vineux) sur le ventre plus ce coloris descend bas jusqu’aux sous caudales, rendant « crème » les plumes à ce niveau. Jean Pierre nous a demandé si justement ces oiseaux ne seraient pas porteurs… je ne sais pas, il faudrait le tester …

Les oiseaux de Denis manquaient à notre avis, d’encore un peu de taille et de format, avec un liseré parfois un peu juste.

Pour Carole, des oiseaux pas déconnants, bien formés de jolie forme mais manquant de taille. Les liserés plutôt bien présents. Carole a joué 4 oiseaux en individuel, et nous pensons sincèrement qu’en STAM l’homogénéité de ses oiseaux auraient pu valoir un podium….

Pour une première participation à ce concours, c’est quand même encourageant et il faut continuer dans cette voie, idem pour Denis.
 
Pour Bernard, en individuel, des oiseaux à mon sens trop léger en taille et format (femelles ?) comparés à d’autres, ses plus beaux ayant été présentés en STAM.

Samuel et Robert (notre Bebert National) nous ont présentés des oiseaux d’une très bonne qualité, avec une taille et une forme au-dessus des oiseaux  de Carole, Bernard et Denis. Une très belle coloration au niveau du ventre et des liserés bien marqué.

Un oiseau pointé 89 (90 gte 2015)  appartenant à Samuel, vraiment très intéressant là aussi avec une belle largeur de tête et un ventre d’un très bon rose vineux.

Les places sur le podium individuel étaient donc difficiles à prendre et je me félicite (une fois n’est pas coutume) de la réussite de mes oiseaux.

Les STAM :
 
4 stam, de présentés cette année avec pour l’ensemble une bonne homogénéité des oiseaux présentés.

Beaucoup de pointages oscillants entre 89 et 90  (majoritairement 89) et un gros pointage dans mon stam d’un oiseau pointé 92 points, celui-ci « cassant » l’harmonie globale mais augmentant du coup le nombre de points ce qui favorisa son classement en première place.

On en discutait justement, c’est fou comme le fait de rester un an avec ses oiseaux, sans les confronter à d’autres peu en quelque sorte parfois « fausser » notre jugement.
 
Pour exemple, le 92 de mon stam, dans l’ensemble et lors de ma préparation ne me semblait pas si « haut » comparativement à l’ensemble de mes oiseaux. Par contre placé à côté d’autres oiseaux de différents éleveurs, effectivement il n’y avait pas photo….
 
Tout ca pour dire, qu’il faut un maximum favoriser les rencontres entre éleveurs afin de bien savoir ou on se situe par rapport aux autres, les choses que l’on doit améliorer, éliminer, favoriser.
 
2 STAM d’une qualité quasi identique appartenant à Samuel S. et Bernard S. et un dernier un peu plus léger non placé sur podium appartenant ici aussi à Bernard S. La différence entre les deux s’est joué à peu de chose, un 88 chez Samuel et un 90 chez Bernard. À noter une harmonie moindre  pour le stam classé 2ème.


Les opales :

Un peu moins nombreux cette année, 13 inscrits et 12 engagés.

Ici encore, la compétition était présente et il fût assez difficile de passer en tête à voir les pointages de nos oiseaux.

Podium : Bernard S champion 90 points
              Jérôme D deuxième 90 points
              Robert C troisième 90 points
 
Pourtant sur le terrain, on pouvait tout de même noter des différences assez visibles, notamment la taille et le format des oiseaux exposés.

Dans l’ensemble,  des oiseaux assez intenses sur la calotte et la queue. Un dos très lumineux pour l’oiseau de Robert, et une très belle plume serrée au corps pour l’oiseau présenté par Bernard.

Le padda pointé 90 de mon élevage, était plus intense sur l’ensemble du corps et plus « rosé » sur le ventre. A l’inverse les deux autres individus sur le podium étaient plus lumineux, chargés en brun.

Il faut donc trouver un juste équilibre et ce n’est pas un travail évident à faire, car quand on observe la majorité des oiseaux de cette mutation, ils sont quasiment tous différents à quelques exceptions ou plumes près.

Jean Pierre Bugarel nous a ici aussi expliqué son jugement en notant qu’il préféra les ventres bien « brun rosé » et je pense que c’est une bonne voie à suivre pour les oiseaux de cette classe.

Pour lui l’opale que j’ai présenté était trop intense sur le dos et la poitrine, donc pas assez dilué.

Personnellement, c’est un point que je cherche à garder chez mes opales. Des oiseaux très soutenus  en couleur sur ces parties presque « bleues ». Il faut bien se faire plaisir aussi !
 
Carole P. et Dany (Gérard V  son mari sur le palmarès) ont aussi présenté des paddas opales. Malheureusement, celui de Carole venait de rentrer  en mue et fut donc pénalisé lors du pointage (87). Difficile de bien apprécier les couleurs quand on a un oiseau en mue devant les yeux, le pointage est donc compréhensible.
 
Les oiseaux présentés par Dany, étaient par contre assez intéressants notamment 2/3 assez intenses sur le calotte et d’une belle couleur au niveau du ventre, tirant ici aussi sur le rosé. Des oiseaux bien en forme, plutôt rondelets sans excès.

Quoi qu’il en soit, obtenir deux 89 et un 88 pour une première présentation est encourageant et il faut continuer ainsi.


Les blancs :

Moins nombreux que l’an dernier, 3 seulement appartenant à un éleveur Denis B.

Pointés 88,88 et 89.

Des oiseaux manquant encore de puissance et de maturité surtout pour des blancs qui doivent normalement avoir un format supérieur aux autres phénotypes.

Devant les cages, nous les avons trouvés un peu « jauni » si je puis l’exprimer ainsi, le blanc manquant d’un peu de pureté. Il ne s’agit pas là de pointages catastrophiques et il faut surtout le prendre comme un encouragement pour améliorer tout ça. De plus ayant discuté un peu avec Denis, les oiseaux sont jeunes, ils vont donc s’améliorer. À représenter l’an prochain !
 
Le blanc reste peu élevé je trouve, des motivés ?

 

Les pastels :

2 oiseaux présentés par notre ami Samuel S.

1 champion pointé 90 points et un non classé pointé 89.

Les pastels restent encore très rares en concours, nous espérons en voir plus les années à venir afin que nos connaissances augmentent sur cette mutation pourtant pas si récente que ça.
 
Concernant les oiseaux exposés, deux individus très intenses sur la calotte et la queue « brun noir », même presque noir pour l’un des deux.

Mr Bugarel à ici préféré l’oiseau présentant visuellement plus de brun au niveau de la tête et de la queue. Là aussi nous éleveurs cherchons des oiseaux très intenses et foncés sur ces parties (surtout chez les mâles). Donc contre sens entre éleveur et juge !

Il faudrait peut-être se regrouper et parler d’un peu tout ça lors d’une réunion technique qui sait….

Des formats tout à fait corrects et une belle intensité sur le ventre (rose vineux).

 

Les opale phaéo :
 
2 oiseaux de présentés ici aussi.

Bernard S a présenté un oiseau pointé 91  champion

Carole P un non classé pointé 89.

Nette différence de gabarit entre les deux, celui de Carole étant nettement en dessous (possible femelle).

Des oiseaux qui à notre gout, manquaient d’un peu de contraste entre le ventre et la poitrine. Un beau dessin de liseré présent chez l’oiseau pointé 89 mais celui-ci possédant plus de brun au niveau de la tête et de la calotte.

L’oiseau présenté par Bernard était sensiblement identique, peut-être un peu plus chargé en gris mais de gabarit supérieur et plus rond.

Il n’est pas évident de fixer des critères sur des oiseaux pouvant montrer de gros écarts de couleurs. Certains peuvent être très gris sur certaines parties du corps, d’autres très bruns.
 
UN POINT NOIR (ou plutôt blanc) pour l’oiseau champion, une bavette blanche bien présente signe que de panaché. Attention car normalement c’est éliminatoire !


Les phaéo :

4 oiseaux engagés par deux éleveurs, Bernard S(2) et Samuel S(2).

1 oiseau reclassé en topaze appartenant à Samuel.

Ce qui nous donne 3 phaéo avec un champion pointé 90 et un deuxième 90 les deux appartenant à Bernard S.

Le troisième, non classé pointé 89.
 
Bon comme chaque année et ce depuis l’arrivée de la classe « topaze » pas évident du tout…

Des oiseaux intermédiaires, soit pas assez bruns, soit pas assez gris (pour topaze).

Mais il faut reconnaitre une chose, c’est que les phaéo de Bernard S sont tout simplement très bons. Un beau brun chaud sur l’ensemble du plumage, une belle calotte brun rouge.

Une très belle souche à faire perdurer…


Les topazes :
 
Travail pas évident pour ce « brun » froid en couleur et chargé en eumélanine notamment sur le dos et la poitrine.
 
Comme évoqué chez les phaéo, on assiste parfois à la présence d’intermédiaires, fait souligné par Jean Pierre Bugarel.
 
Dans cette classe 5 oiseaux étaient engagés, mais 1 supplémentaire (déclassé chez les phaéo et reclasser en topaze) appartenant à Samuel S est venu rejoindre le groupe, donc 6 jugés au total.

Classement : 91 champion Samuel Saulais
                    90 deuxième Carole Pellegrini
                    
Globalement l’avis des éleveurs présents était divergeant de celui du juge, car la plupart auraient vu l’oiseau de Carole P en première place. Oiseau plus chargé en gris sur le dos mais aussi sur la calotte  et la queue que celui de Samuel.

Ce type d’oiseau reste tout de même très agréable à regarder et quand le ventre est bien coloré le contraste avec la poitrine est grandement apprécié.

Cependant, comme l’an dernier mon avis reste assez mitigé, que faire ? Retirer les topazes et harmoniser le tout de façon à avoir un unique standard ? Sachant que, à l’heure actuelle personne et ce depuis l’an dernier ne nous a donné d’informations réelles concernant une différence génétique entre ces deux couleurs….

D’après plusieurs juges, une discussion serai en cours au niveau de la COM pour supprimer le topaze. Que fait-on alors avec le phaéo du coup ?

En plus de ces questions vient s’ajouter une problématique, certains éleveurs engagent parfois leurs oiseaux « à vue de nez » et d’autres comme Carole, sélectionnent précisément leurs reproducteurs de façon à sortir des oiseaux phénotypement topaze.
 
De  ce fait les éleveurs sélectionnant ce phénotype vont se retrouver avec des oiseaux complètement hors standards si on le supprime. Une réunion entre juge et éleveurs serait à mon sens grandement appréciable.

 

Autre phénotype :
 
Une tête noire ! (une car normalement femelle).

Oiseau jugé par Jean Pierre Bugarel mais non pointé, pour lui comme pour nous il s’agit simplement d’une abbération.

Mais notre ami et éleveur Robert C. a eu raison de la présenter ne serait-ce que pour « montrer » un peu les surprises que peuvent nous procurer ces oiseaux. Les couleurs plus foncées  avec une mélanisation plus forte sont aussi à remarquer et à apprécier.
 
A voir ce qu’elle donnera l’an prochain !
 

 

 
Bon et bien … AU travail pour sortir de nouveaux oiseaux avec la saison d’élevage qui approche (voir déjà commencée pour certain(e)s).
On continue les concours pour ceux qui le peuvent, n’oubliez pas les locaux et régionaux !
Et si vous croisez des éleveurs de paddas, faites leur passer le mot pour Beaurepaire !