ELEVAGE DU DIAMANT DE GOULD

Alain GIOCANTI
Juge C.N.J.F_O.M.J
 
Dans les années 70 l’élevage du Diamant de Gould était assez problématique, l’éleveur n’avait pas à sa disposition autant de moyen que maintenant. L’alimentation était restreinte, les pâtées presque inexistantes. Il existe maintenant une très grande diversité de graines et de pâtées à notre disposition, ce qui a permis des réussites d’élevage qui étaient inespérées il y a trente ans.

Acquisition des oiseaux
Lors d’un désir d’acquisition, chez un éleveur, il est nécessaire de ne pas resté collé à la cage en regardant l’oiseau convoité. En effet les oiseaux vont s’agiter et sauter d’un barreau à l’autre, ceux ci seront un peu stressés et vous ne verrez pas celui qui a une tendance à se mettre en boule.
Au contraire il faut reculer le plus loin possible et observer l’oiseau convoité. S’il n’est pas en forme pour une quelconque raison il se mettra en boule très rapidement.
Observer l’oiseau de profil et de face afin d’avoir un aperçu de sa structure. En effet, un oiseau qui n’a pas un poitrail développé ou qui présente une tête pincée ou plate n’est pas conseillé.
Demander à l’éleveur le régime de nourriture qu’il emploie pour ses oiseaux (mélange de graines, pâtée, verdure…..). Il peut aussi donner un peu du mélange de ses graines, cela permettra de réaliser le mélange identique et de subvenir dans l’immédiat à l’alimentation du ou des oiseaux achetés.
Il est important d’observer aussi la disposition de la mangeoire de graines et de l’abreuvoir (au sol ou à coté du perchoir). En effet, citons le cas d’un éleveur qui perdait tous ses Goulds simplement parce qu’il les avait lâchés dans une volière où les mangeoires et les abreuvoirs avaient été disposés au sol alors que dans leurs cages, ils étaient disposés près du perchoir.
Demander le pédigrée du ou des oiseaux, cela permettra de savoir s’ils sont consanguins et de connaître leurs dates de naissance, informations très utiles pour les accouplements futurs.
Exiger que l’éleveur établisse un certificat de cession.
Enfin transporter les oiseaux dans des petits cageots afin qu’ils ne se blessent pas pendant le transport et faire attention aux écarts de température si le transport est effectué en hiver.

 

Arrivée dans l’élevage
A l’arrivée dans l’élevage ne jamais rentrer les oiseaux directement dans l’élevage, respecter une période d’observation d’au moins une semaine. Ces oiseaux peuvent être porteurs d’une maladie et contaminer les autres oiseaux.
Après cette période, introduire le ou les oiseaux dans l’élevage de préférence le matin afin qu’ils puissent se repérer et prendre leurs marques. Introduit le soir avant l’extinction des lumières ils risquent de paniquer et de provoquer une panique générale, ceci pouvant provoquer des blessures aux oiseaux.
Dans la cage où ils seront installés , mettre en leur compagnie un oiseau de l’élevage plus âgé et calme, celui ci leur indiquera la mangeoire et l’abreuvoir. Il est important de toujours disposer quelques graines et un auget rempli d’eau à même le sol de la cage ou de la volière.

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Photo : Philippe ROCHER

 


   GRAINES 2

 
Alimentation
Le mélange de graines préconisé est le suivant :
  • Alpiste : 50%
  • Millet Blanc : 15%
  • Millet Jaune : 15%
  • Panis Blanc : 10%
  • Panis Rouge : 5%
  • Niger : 2,5%
  • Millet du Japon : 2,5%
Le pourcentage d’alpiste pouvant varier suivant les périodes de repos ou de nourrissage.
Millet en grappe rouge ou jaune.
Os de seiche
Bloc minéral
Le Diamant de Gould étant un granivore, il est important qu’il ait à sa disposition un fond de cage en sable ou au moins un récipient en contenant.
L’eau est à renouveler tous les jours.
Le mouron blanc, la renouée peuvent être de temps en temps distribués.
Les graines germées sont en principe du millet blanc. Celles-ci sont trempées pendant 24 heures dans un récipient, ensuite elles sont rincées et mises dans une passoire elle-même disposée sur un bac plastique contenant un peu d’eau. Le tout placé prêt d’une source de chaleur pendant 24 heures.
Ces graines germées sont abondamment rincées avant d’être mélangées à une pâtée seiche non grasse.
  Formation des couples
Placer chacune des femelles dans une cage préalablement nettoyée et désinfectée. Deux à trois jours après, installer un nid boite extérieur à la cage. Ce nid est rempli de fibres de coco, de fétuques (herbes fines que l’on trouve sur les talus ensoleillés des forêts), de foin, ou d’herbes séchées. Avec le poing préformer la chambre intérieure du nid. Disposer un peu de fibres de coco et de fétuques sur le fond de la cage. En principe, mais ce n’est pas une règle absolue la femelle améliore le nid tout en appelant par de petits cris.
Le mâle est introduit dans la cage vers le cinquième ou sixième jour. Et à cet instant, l’observation est importante. En effet, il peut y avoir des disputes sans méchanceté comme des bagarres relativement violentes, de la part du mâle ou de la femelle. Il peut arriver qu’une femelle ne supportant pas les jeunes mâles les course pour les plumer et même en blesser un. En introduisant un mâle plus âgé, le calme peut être rétabli.
Il est important de surveiller le couple, car si le mâle fait la parade et que la femelle s’aplatit sur le barreau en inclinant la queue et en la faisant frétiller, les chances de réussite sont au maximum.
Mais si rien ne se passe, si les oiseaux sont chacun sur un barreau opposé, attendre quelques jours et si le matin les oiseaux sont toujours sur leur barreau respectif alors il faut changer de mâle. Et cela jusqu'à l’obtention de la parade ou au moins de l’intérêt de l’un vis-à-vis de l’autre.
Une autre méthode qui peut être utilisée, est de placer deux femelles et quatre mâles ensemble, et d’observer les affinités afin de former les couples. Ensuite, placer chaque couple formé dans une autre cage pour la reproduction.
Il est très important d’éviter la consanguinité. Ne pas accoupler des oiseaux frères et soeurs mais rechercher un partenaire adéquate.
Il est nécessaire et très important de garder un cheptel d’oiseau de type sauvage (ni porteur, ni muté).
Accoupler les têtes rouges ensemble, et tous les deux à trois ans revenir sur du tête noire. Cela permet de redessiner et d’épaissir le liseré du tête rouge. Dans cette couleur de tête, les femelles au masque rouge très foncé sont appréciées pour renforcer le dessin du masque.
Accoupler les oiseaux autant que possible par complémentarité. Par exemple, mettre une femelle ronde et trapue mais qui n’est pas très longue en taille avec un mâle long en taille et suffisamment développé en poitrail dans le but d’obtenir un oiseau plus grand que la femelle mais aussi plus rond et plus développé que le mâle. Pour modifier le défaut de dessin ou de couleur, compléter le point défaut par le même point en qualité. Par exemple le liseré très fin ou discontinu par un liseré épais ou une tête rouge très foncée ou une tête noire. Il en est de même pour la plume, exemple un schimmel par un intensif pour le plumage et l’intensité de la couleur ou le défaut de forme par exemple une tête plate croisée avec une belle tête assez rebondie.
Eviter d’accoupler des oiseaux présentant certains défauts tels que le bec trop long (mâle ou femelle), défaut de plus en plus courant dans les concours, ou le bec noirâtre très fréquent aussi pour les mâles tête rouge ou tête noire ainsi que le tête orange.
Il est aussi important de choisir des oiseaux calmes, des oiseaux nerveux sont vite affolés et entrainent leurs oisillons hors du nid en se précipitant à sortir du nid. De même des jeunes oiseaux découvrant leurs oisillons à l’éclosion, nettoient souvent leur nid et bien sûr les jeunes avec.
C’est pour cette raison qu’il n’est pas conseillé d’accoupler deux oiseaux du même âge mais de toujours accoupler avec un partenaire plus âgé et indifféremment mâle ou femelle.
Pratiquer l’élevage naturel au maximum, cependant il peut arriver de récupérer le soir en une nichée éjectée sur le plateau de la cage. A ce stade, il est inutile de remettre les oisillons dans le nid des Goulds, ceux ci ayant déjà passés une journée sans les jeunes au nid. C’est alors que l’on peut recourir aux moineaux du Japon.
En règle générale, il est fortement conseillé de ne faire que deux tournées par an de manière à ne pas affaiblir la femelle surtout s’il elle élève sa progéniture.

   
Période de repos
Les oiseaux doivent être toujours séparés après la saison de reproduction. Les mâles ensemble et les femelles entre elles peuvent être dans des cages de un mètre ou deux suivant le nombre (maxi 6 dans une cage de 1 mètre).
La durée de l’éclairage est progressivement diminuée ainsi que la température de la pièce.
 
Préparation en vue des accouplements
Vers le mois de décembre il est nécessaire de commencer à augmenter la durée de l’éclairage pour arriver vers le mois de janvier à 15 heures par jour. La température est aussi augmentée jusqu’à 22°C le jour et 19 à 20°C la nuit grâce à un thermostat programmeur.
Repérer les femelles qui sont en état de reproduction, elles ont le bec noirâtre et ont des cris d’appels spéciaux et surtout elles sont plus agitées.
 
 La cage du couple sélectionné
Une cage de 60 cm à 80 cm semble nécessaire pour le confort des oiseaux. La cage de 80 cm est idéale, elle permet aux Goulds de prendre du mouvement et surtout aux jeunes élevés par les parents de moins s’affoler.
Dans la cage, le mélange peut être est au sol ou proche du barreau dans un distributeur, il en est de même pour la fontaine d’eau.
Sur le plateau, installer un fond de papier (ex : listing) et du sable de petite granulométrie (du sable de rivière acheté chez un marchand de matériaux peut très bien convenir).
Les deux barreaux de Ø différents (Ø 8mm et Ø 10mm) ne sont pas placés à la même hauteur, le plus haut étant près du nid. Installer un petit perchoir lorsque le perchoir est trop éloigné du nid, qui servira au mâle à veiller près du nid et à solliciter la femelle pour la faire sortir afin qu’elle aille manger, pendant ce temps là, le mâle la remplacera.
Quelques touffes de fibres de coco ou d’herbes séchées sont distribuées sur le plateau jusqu’à la première ponte.
Le mélange précité est complété par des graines germées (millet blanc) mélangées avec une pâtée sèche. Une petite cuiller à soupe leur est distribuée chaque jour. De la verdure(mouron blanc) peut être donné en branche avant la ponte et ensuite hachée aux ciseaux et mélangée à la pâtée. Eviter de donner le mouron blanc en branche après la ponte pour éviter le recouvrement des oeufs.
Par contre avant la ponte ce mouron est un excellent insecticide naturel sur le fond du nid.
 

Le nid
C’est un nid boite vertical avec une ouverture rectangulaire en partie supérieure. Il peut être placé à l’extérieur ou à l’intérieur de la cage. La position extérieure est la plus pratique, elle permet de faire les contrôles sans trop déranger les oiseaux. Il n’en est pas de même avec un nid placé intérieurement : mettre la main dans la cage pour décrocher le nid, le sortir de la cage, tous ces mouvements ne peuvent que nuire à la tranquillité des oiseaux.
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Avant l’éclosion
Deux à trois jours avant l’éclosion distribuer un peu de pâtée sèche sur le fond de la cage ainsi qu’un mélange de graines germées et pâtée sèche.
 
Préparation et sélection pour les concours
Sélection du ou des oiseaux par observation ;
  •  de la structure (poitrail développé et taille de l’oiseau)
  •  de la forme (éviter tête pincée ou plate, dos creux ou bossu)
  •  de la couleur (éviter le plumage terne, les rémiges brunes…)
  •  des dessins (liseré régulier pour le tête rouge ou orange, la limite de poitrail)
  •  du maintient (éviter nervosité, maintien couché, ailes pendantes)
Il est nécessaire d’isoler ou du moins de ne pas mettre ensemble un grand nombre d’oiseau.
Si un oiseau était élevé dans une grande cage il est important de modifier le volume de la cage progressivement. Par exemple passer d’une cage de 80cm à une cage de 60cm puis une cage concours.
Une quinzaine de jours avant les concours, vaporiser généreusement l’oiseau de manière à le détremper complètement puis les autres jours le vaporiser légèrement.

Après l’éclosion
Continuer la distribution de la nourriture pâtée sèche et mélange graines germées pâtée sèche. Eviter au maximum de déranger les oiseaux. Le mâle en principe monte la garde à l’entrée du nid. Effectuer un contrôle du nid à partir du quatrième ou cinquième jour après l’éclosion supposée. En principe les oisillons commencent à piailler.
 
Le baguage des oisillons
A partir du septième jour après l’éclosion, et ayant la quasi-certitude que les parents n’éjecteront plus les jeunes, décrocher le nid de la façade de la cage et baguer les oisillons (2,5 mm). On peut employer une boite en polystyrène dans laquelle on place délicatement les jeunes afin de les baguer. Toute cette manoeuvre doit s’effectuer à l’abri du regard des parents. Très souvent un ou deux oisillons ne peuvent être bagués le même jour. Recommencer la même opération le lendemain, très rarement le surlendemain. A chaque fois qu’une intervention de baguage est effectuée, distribuer de la nourriture ou autre friandise (millet en grappe….) aussitôt après l’intervention.
 
Le sevrage des jeunes
Les jeunes Gould restent environ deux mois avec les parents, ils doivent au moins avoir perdu les points phosphorescents de chaque coté du bec. Il est déjà possible de repérer les jeunes mâles qui commencent leurs essais de chant.
La séparation d’avec les parents se passe toujours le matin et si possible les surveiller 24 ou 48 heures. Placer dans la mesure du possible les jeunes dans une cage située sur le même coté de la batterie d’élevage, de manière à ce qu’ils aient toujours la même vision.
Une femelle plus âgée est placée avec eux, celle ci leur montrera l’emplacement de la nourriture et la boisson.
La mue juvénile terminée
Elle intervient
 

Les mutations
Il est nécessaire de préserver le phénotype sauvage (s’il en existe encore) mais reconnaissons que c’est par cet oiseau que nous avons eu le plaisir de découvrir et de contempler les mutations bleues et jaunes ainsi que les combinaisons.
La plupart des oiseaux sont porteurs d’une mutation si ce n’est de plusieurs. Le poitrine blanche était la mutation la plus répandue et nous la retrouvons maintenant sur un grand nombre d’oiseaux.
Qui n’a pas acheté un jour un oiseau de type sauvage et ne s’est pas retrouvé avec un ou deux jeunes poitrine blanche dans la descendance?

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Photo : Philippe ROCHER

La mue juvénile terminée
Elle intervient en principe à partir du quatrième mois et plus sûrement au sixième mois. C’est après la fin de cette mue qu’il est nécessaire de séparer les mâles des femelles.
Les jeunes nés plus tard dans l’année, bien souvent, ne terminent leur mue que l’année suivante.