Les écoliers de Beaurepaire au National Estrildidés

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 Photo CGTE : Sylvain CHARTIER

Vendredi 9 septembre 2016 à Beaurepaire (Vendée) , plus de 1000 oiseaux (sans compter la bourse) sont en jugement lors du championnat du Club et Groupement Technique Estrildidés (CGTE) .
Dans l’après-midi , des visiteurs sont annoncés : 3 classes de primaire de la localité .
De par mon ancien métier d’enseignant en collège , je suis chargé conjointement avec Alain Gleizes , éleveur confirmé et conférencier , de les accueillir et de les guider .
Avant même que la maîtresse ait pu répartir la classe en 2 groupes , tous les yeux étaient tournés vers un oiseau volant librement dans le gymnase : il s’était échappé lors de l’enlogement et avant même que nous ne commencions la visite , les questions fusaient : « Comment vous allez faire pour le rattraper » ? Il fallut déjà leur expliquer qu’il finirait par avoir faim et qu’il redescendrait près des cages où on réussirait bien par le récupérer .
Les groupes constitués , la visite put commencer . Les consignes avaient été données : on ne court pas , on ne fait pas de geste brusque et on ne glisse pas les doigts entre les barreaux . Mais ce n’est pas une mince affaire que de canaliser de tous petits maternelles (ou CP pour les plus grands) . Si certains restent sagement par 2 , main dans la main , certains autres ont tendance à se disperser .
Dans un premier temps , nous les avons laissés admirer les oiseaux situés dans les cages du bas , juste à portée de leurs yeux : entre les goulds , les mandarins , les australiens ou les africains , la variété des couleurs , des tailles et des formes ne risquait de manquer .
Par la suite , les enseignantes ayant souhaité que les enfants reviennent en classe en ayant retenu quelque chose , je choisis les mandarins pour leur expliquer la différence entre un mâle et une femelle .
Devant les goulds , ils avaient à se souvenir des 3 couleurs de tête et des 2 couleurs de poitrine ; je leur ai aussi demandé combien de couleurs avait un mâle gould tête orange classique et beaucoup ont bien trouvé les 6 .
Certains enfants plus curieux demandaient parfois : « Comment s’appelle celui-là ? » et bien sûr je leur répondais mais en sachant qu’ils ne s’en souviendraient pas sauf peut être du « cou coupé » mâle .
A la fin de la visite , regroupés sur les gradins , j’ai pu m’adresser à tout le groupe et leur rappeler que tous les oiseaux qu’ils venaient d’admirer étaient tous nés en France chez des éleveurs et donc qu’aucun n’avait été prélevé dans la nature , que la petite bague qu’ils portaient à leur patte leur avait été mise quand ils avaient 8 jours et que c’était comme leur carte d’identité .
Suivirent des questions sur ce qu’ils mangeaient , sur le nombre d’œufs pondus , le temps de couvaison .
Mais avec de si jeunes enfants , il était difficile d’aller bien plus loin . L’essentiel était qu’ils gardent en mémoire la diversité des couleurs .
Leur spontanéité fait toujours plaisir à voir ou à entendre : devant un Nouméa panaché , vert tout tacheté de jaune , l’un d’entre eux dit à son voisin ; « Regarde celui-là , on dirait qu’il a eu la varicelle ! »
 
René Druais , juge CNJF-OMJ .