Les Diamants mandarins au CGTE 2021
Michel Van Den Biesen
Ayant officié comme juge lors de ce championnat, en étroite collaboration avec Jean Pierre Bugarel et étant devenu cette année « Référent Mandarins CGTE », je vais vous exposer mes impressions sur ce millésime 2021.
Tout d’abord, quelle satisfaction de pouvoir enfin se retrouver ensemble autour de notre passion, bien affectée par cette crise sanitaire due au Covid et partiellement touchée depuis par la grippe aviaire. En effet à une semaine près nous aurions pu avoir des difficultés à organiser ce grand événement national qui est devenu, au fil des années, incontournable pour les éleveurs français d’exotiques à becs droits.
Quelques chiffres concernant la présence des mandarins Australiens
- 270 oiseaux répartis sur 97 classes présentés par 26 éleveurs.
- 108 médailles décernées : 69 champions - 26 seconds - 13 troisièmes, dont 4 oiseaux à 94 points, 4 à 93, 24 à 92, 30 à 91 et 59 à 90, soit près de 45% de très bons oiseaux.
- En progression constante depuis 2017 (139 < 196 < 217 < 270), les mandarins restent la seconde section en nombre d’oiseaux, après les diamants de Gould.
Et globalement, selon mon analyse, la qualité est toujours présente dans la plupart des classes.
Sur les classiques certains oiseaux sortent du lot :
- Sur les 23 gris présentés, aussi bien en mâles qu’en femelles, Jean-Marie Rollin et Didier Doizon remportent à eux deux les titres avec des pointages élevés en présentant des oiseaux de haut niveau, aussi bien en forme et structure qu’en couleurs.
- Pour les bruns, de bons résultats également, mais certainement des oiseaux meilleurs en forme et structure qu’en couleur dans l’ensemble pour certains manquant un peu de « chaleur ». On notera un mâle au-dessus du lot appartenant à Stéphane Brunet et une femelle à Jacky Granet.
- Concernant les dos pâles gris une bonne représentation de 21 sujets avec une très bonne femelle de Jean-Marie Rollin.
- Les masqués gris étaient peu nombreux avec 8 représentants et des mâles supérieurs en qualité aux femelles.
- Pour les masqués ancien type, au nombre de 6, le jeune Mathis Kadri a présenté un bon mâle assez bien typé pour la mutation.
- Les poitrines noires étaient au nombre de 16. On notera un harmonieux bon stam de mâles gris PN à Michel Landry et une très belle femelle à Sylvain Cicero. En brun PN, sur 5 oiseaux, il y avait une bonne moyenne de points notamment pour les femelles excellentes en couleur.
- Les joues noires étaient bien représentées avec 11 oiseaux dont ceux de Jacky Granet, des oiseaux assez bien structurés et surtout possédant des joues et des flancs parfaitement colorés et intensifs.
- Dans la série des pastels, les bruns étaient les meilleurs, notamment un stam appartenant à Stéphane Brunet ainsi qu’une bonne femelle en individuel.
- Les topazes sont de plus en plus représentés dans les concours et ceux qui ressortent du lot se trouvent principalement en dos pâle gris.
- Une belle série en blanc avec 23 oiseaux dont une très belle femelle à 92 points appartenant à Philippe Géneau.
- Les panachés gris et bruns présentent quant à eux une bonne symétrie qui a permis à de bons oiseaux à Philippe Géneau et à Jacky Granet de ressortir au-dessus du lot avec 92 et 93 points.
- En bec jaune, il n’y avait qu’un seul représentant, mais un bel oiseau bien typé et aux couleurs de bec et de pattes conformes au standard.
Concernant les combinaisons de mutations à phénotype « orangé », on retrouve des oiseaux à Michel Landry en mâle et à William Scall en femelle pour les Gris PNPO. Dans la série brune c’est Sylvain Cicero qui présente les mieux typés. En Gris FN PN PO, Michel Landry sort avec un bon mâle à 92 points.
En combinaisons mélanisées, les isabelles brun PN, même peu nombreux sont bien représentés par Jason RIO qui gagne en mâle et femelle. Dans la série des pastels PN, on observera un mâle de Sylvain Cicero et une femelle de Michel Landry avec 92 points chacun.
Pour suivre, nous retrouvons une série de 25 oiseaux, encore peu communs, en joues blanches. Ces derniers ont été présentés en plusieurs combinaisons et avec ma foi, de bons résultats. Cette mutation est assez rare dans les expositions et René Druais, par un travail de sélection de 3 ans seulement, a réussi à améliorer le type de ces oiseaux en présentant notamment des joues blanches parfaitement remplies et uniformes, et aussi une augmentation sensible de taille et de forme.
La section exotiques CNJF avait décidé cette année de créer enfin une classe spécifique pour le « dos orange » tous phénotypes, afin d’accompagner le travail qu’effectue Alain Gleizes depuis de nombreuses années. Il a pu ainsi nous présenter 12 de ses « Dos oranges », ce qui peut encourager d’autres éleveurs à suivre son exemple. Cette « couleur » commence d’ailleurs à être reconnue et développée aussi aux Pays Bas.
Pour terminer, notons la présence discrète de quelques mandarins de Timor où Olivier Compain tire son épingle du jeu avec deux champions en mâle et femelle.
Voilà pour ce petit point de retour sur ce championnat. J’ai apprécié tout particulièrement le retour d’éleveurs confirmés que nous n’avions pas vu depuis quelques années en exposition au CGTE, mais bien sûr aussi, la fidélité de ceux qui exposent tous les ans, parfois même depuis 2004 !
Je vous donne rendez-vous le deuxième weekend en septembre 2022 en espérant encore plus de diamants mandarins pour cet évènement incontournable de l’ornithologie française en matière d’oiseaux exotiques.
L’avenir de cette ornithologie passe, entre autres, par des concours spécifiques adaptés aux saisons et aux lieux d’accueil. Ainsi, lors du Championnat d’Europe du Gould organisé à Palavas les Flots du 21 au 23 octobre 2022 sous les hospices du CGTE, aura lieu aussi un « Spécial mandarins australiens » international.
Je reviendrai vers vous afin de vous en dire plus le moment venu.
Bonne saison d’élevage à tous, bien amicalement.