C'est cette année-là au Mondial d’Amiens, qu’un autre palier avait été franchi : de deux uniques classes (stam et Individuel), on était passé à 9 x 2 = 18 classes. Et parmi elles, en F159-160 : Diamants de Gould pastel
un facteur - deux facteurs (jaune).
En France, c’est dans la classification de 1989 que l’on trouve pour la première fois, une classe F4 26 « Mâle mutation jaune » (juste après une classe F4 24 : « Mâle mutation pastel »). Si en 1991 à Reims, on a pu s’étonner de lire dans la classe F4 50
« Gould femelle pastel (jaune) », par la suite il n’y aura plus aucun changement : depuis 35 ans, cette mutation, réduisant totalement l’eumélanine noire (et donc la réfraction du bleu) dans le manteau et les ailes, sera
appelée « jaune », ce qui est logique puisque c’est son phénotype !

Pourquoi l’OMJ garde-t-il le terme« pastel » alors qu’elle met le mot (jaune) entre parenthèses après «pastel deux facteurs» ? La lecture d’un document de la Fédération Ornithologique Italienne intitulé « Critère
de jugement du Diamant de Gould » édité dans les années 1990, permet de proposer une réponse. Dans ce document, on lit successivement :
• Le pastel facteur unique a une quantité
d’eumélanine codifiée d’environ
50% par rapport au type ancestral.
Manteau et ailes sont vert grisâtre ».
• Le pastel facteur unique poitrine
blanche a une diminution de l’eumélanine
(amplifiée par le facteur poitrine
blanche) quantifiée à 75%. Manteau
et ailes sont jaune verdâtre ».
• « Le pastel homozygote (deux facteurs)

Il est difficile de comprendre que le dessus d’un Diamant de Gould appelé « pastel deux facteurs » puisse être « jaune » (page 34) avec une réduction de l’eumélanine à 75% (page 33) ! S’il est jaune, c’est que la mutation s’exprime à 100% et qu’elle a supprimé la totalité de l’eumélanine noire (et donc le bleu) de tout le corps, sauf dans la poitrine (où pour qu’il y ait du violet, il faut du bleu avec le rouge de la phaéomélanine).
Il est tout aussi surprenant que l’on continue à appeler les femelles
« pastel deux facteurs » alors qu’elles n’en   possèdent qu’un !
Le mot « pastel » est source de confusion selon qu’on l’emploie
comme adjectif ou comme nom. Dans le premier cas, il désigne

Cette appellation « pastel » par la COM va entraîner bien des confusions chez les éleveurs. On trouvait ainsi des classes AOB 2008 « pas- tel simple facteur mâle et femelle » ou « jaune pastel simple facteur et jaune pastel double facteur ». Ces exemples ne sont compréhensibles que si l’on rappelle que la femelle ne possède qu’un chromosome X por- teur du facteur jaune.

Si l’on remplace le mot « pastel » par « jaune », cela donne :         « pastel simple facteur mâle = jaune simple facteur mâle ou vert pastel mâle » et « pas- tel simple facteur femelle = jaune facteur unique = jaune femelle ». Avec un seul facteur « jaune », le mâle est notre vert pastel et la femelle notre jaune.

Avec cette même logique, en 2014, dans le blog d’un  éleveur  français, on pouvait lire : « que va me donner l’accouplement de ce mâle double dilution avec cette femelle simple dilution ? 50% de mâles double dilution et 50% de femelles simple dilution. Dans son esprit, double dilution = deux fac- teurs jaunes = mâle jaune alors que simple dilution = simple facteur jaune = femelle jaune. Mais comment peut-on donner deux noms différents au mâle et à la femelle d’une même mutation ?
Ce terme « double dilution » avait été utilisé par Maurice Pomarède dans son livre sur le Diamant de Gould paru en 1986. Comme il avait décrit un oiseau jaune aux yeux noirs, il ne pouvait donner ce nom à cette autre mutation (liée au sexe et à dominance intermédiaire)

qu’il caractérise par
deux dilutions : la 1ère est celle du
dos qui est clair, la 2ème concerne la
poitrine d’un mauve dilué (lilas) d’où
ce nom de « double dilution ». Mais
déjà dans les légendes des photos
de J. Y. Hervé, on peut lire : « jaune »
mutation double dilution. Quand ce
dernier, éleveur spécialisé et juge,
publiera à son tour en 1994 sa monographie
sur le Diamant de Gould,
il n’emploiera plus le terme « double
mutation » mais « jaune » ce qui est
logique.

Alors pourquoi les termes « simple et
double dilution » réapparaissent-ils 20
ans plus tard ? Il semblerait que ce
soit à cause de l’existence en Australie
d’une mutation jaune qui pourrait
un jour parvenir en Europe. Cette mutation
serait récessive et si une dilution
affecte tout le manteau, celui-ci a
un aspect panaché. Mais rien n’interdirait
de l’appeler « jaune australien ».
Les éleveurs de Perruches ondulées
ont bien des pies australiennes, danoises
et hollandaises !

De toute façon, il n’est pas possible
de remplacer « facteur » par « dilution
» (rappelons qu’il existe déjà un
dilué hongrois). Le Diamant de Gould
ancestral étant vert, on peut certes
parler de simple dilution pour le mâle
vert pastel, mais absolument pas pour
une femelle jaune puisqu’une simple
dilution du vert ne donne pas du
jaune ! Chez elle, l’inhibition totale de
l’eumélanine noire supprime à 100%
le bleu dit structural, il ne reste donc
plus que le jaune !

C’est aussi le cas d’une mutation du
Diamant de Kittlitz chez laquelle, par
inhibition totale de l’eumélanine noire,
la tête bleue du type ancestral devient
blanche et le vert du corps devient
jaune. Il n’est pas venu à l’esprit des
juges-experts de l’OMJ de l’appeler
« double dilution » ni « pastel deux
facteurs » mais « jaune aux yeux
noirs ».

Quand il s’est agi de nommer d’autres
mutations du Diamant de Gould
comme le bleu, le vert de mer ou le
cinnamon, c’est la couleur « Manteau,
dos et ailes » qui a été utilisée. Alors
pourquoi appeler « pastel » un oiseau
que même le standard OMJ admet
qu’il est jaune ?