Les paddas au CGTE 2022 | |
Jérôme DELABARRE | |
73 PADDAS INSCRITS ! ET PRESENTS ! Tout d’abord, quel plaisir pour moi de retrouver, éleveurs et juges éleveurs, une magnifique ambiance, des têtes que je n’avais pas vues depuis plusieurs années, des amis de longue date. C’est un réel plaisir de discuter, ne serait-ce que 5 min ou plus avec chacun ! Le weekend passe toujours trop vite ; la preuve : je n’ai même pas pris le temps de parcourir toutes les allées ; j’essaierai de venir plus longtemps l’an prochain. Concernant les paddas ! L’an dernier il n’y en avait que 36 ; OUF, cette année, on a récupéré le nombre de 2019 qui lui aussi était de 73. C’est super ! Mais ce n’est pas 100 ! Je pense sincèrement qu’il faut que nous réussissions à pérenniser un nombre encore plus important de paddas à cette grande rencontre annuelle. |
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Cependant je suis très heureux de voir que de nouveaux éleveurs nous rejoignent pour concourir avec nous ; maintenant nous aimerions les rencontrer …. Déjà 13 classes sur 13 possibles sont représentées et il est agréable de pouvoir observer des oiseaux dans diverses combinaisons, notamment celles avec le pastel un peu plus rares. Classes présentes : couleur ancestrale, gris pastel, gris opale, gris opale pastel, topaze, phaéo, phaéo pastel, phaéo opale, panaché, blanc, albino, autre phénotype muté et autre combinaison de phénotypes mutés. Depuis quelques années, en Hollande, Allemagne et Italie de nouvelles mutations et combinaisons sont présentées en concours, il reste dommage de ne pas les voir arriver ou seulement très timidement en France. Un défi de plus ! |
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Analyse par classe : |
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Couleur ancestrale : 12 oiseaux présentés en individuels. C’est une classe qui remonte tout doucement si on compare à 2021 (1 présenté) avec des oiseaux de bonne qualité globale et, d’après l’avis de certains juges, une montée en puissance des oiseaux présentés. J’aurai tendance à dire, une moitié de bons voire très bons, présentant un liseré bien marqué et des couleurs soutenues et une autre moitié de moins bons, manquant pour certains, clairement de taille et de forme. Travailler sur le format est maintenant important pour prétendre aux marches du podium. Et bien sûr, pas de panachure blanche au menton ! Je le soulignerai encore et encore et il faut continuer dans cette voie !!!! Au niveau des résultats, belle fierté pour moi de pouvoir « occuper » cette année les 3 places du podium. Champion 92 points 2ème 91 points 3ème 90 points. Devant les oiseaux, il n’y avait pas vraiment de doute sur la qualité du trio présenté mais d’autres oiseaux n’étaient vraiment pas loin. |
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Gris pastel : 5 oiseaux présentés en individuel. Cette année c’est encore Baptiste Le Polles qui fait champion avec 91 points, avec un très bel oiseau malgré quelques traces brunes sur les joues. Si j’analyse avec le plus de recul possible et cela n’engage que moi, je pense sincèrement que les mieux pointés sont « trop foncés » pour cette classe. Une dilution plus importante donne plus de luminosité à l’oiseau et aussi un meilleur contraste avec une tête bien noire brune. Il nous faut plus d’oiseaux joués dans cette classe, espérons que dans les années à venir les chiffres augmenteront. |
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Gris opale : 2 stams présentés, mais totalement différents. Le champion, présenté par Samuel Saulais (88 89 92 89 +2) était composé d’oiseaux de jolis formats et d’une belle taille mais de couleurs moins intenses que le second, présenté par Robert Choqueriaux (89 89 90 88 +4) composé d’oiseaux légèrement inférieurs en format mais d’une couleur bleue plus soutenue. En cas d’égalité, c’est le total de points hors harmonie qui est souvent choisi par le juge, car il faut le savoir c’est une harmonie mathématique et non visuelle qui prévaut en France. |
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Gris opale : 14 individuels ! Toujours la classe la plus importante pour la compétition !
Globalement nous avons constaté une très belle qualité dans cette classe, des oiseaux pour la plupart bien colorés, sans panachure mais …. le format pêche encore un peu ! Je l’écris et le répète depuis plusieurs années, il nous faut augmenter le format et la structure de nos oiseaux. Je ne souhaite pas forcément pousser au GIGANTISME, mais un bon mutant doit avoir la taille d’un bon gris en concours. C’est un travail qui ne peut se faire qu’avec de très bons gris porteurs. Forcément la législation en vigueur ne donne pas forcément l’envie d’avoir trop d’oiseaux de ce phénotype. Cependant si l’on veut pouvoir progresser, je ne pense pas que l’on puisse en faire l’impasse. Le gris opale champion pointant 92 points, présenté par Samuel Saulais, était superbe en format et structure, avec une couleur bien marquée bleue et une intensité de calotte et de queue tout à fait remarquable. Sincèrement pour l’avoir vu quelques temps avant chez mon ami, il aurait été aberrant qu’il n’obtienne pas un pointage à la hauteur de sa qualité. Pour les autres concurrents, il y avait de la compétition et c’est la dure loi des jugements. J’avais présenté des oiseaux très colorés avec une belle taille et je suis satisfait que le juge ait pu mettre en évidence leur qualité en plaçant deux sur le podium. |
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Topaze : une petite série de 4 oiseaux. Le champion pointé 91 de Baptiste Le Polles était un cran au-dessus avec un gabarit vraiment intéressant. Le second (90) était à Yannick Marchive que je tiens à encourager car il fait un très bon travail en nous présentant des oiseaux de qualité mais manquant d’un peu de gris dans le plumage pour prétendre au titre. Je pense que le Topaze reste assez « simple » à travailler car, comme on veut un voile gris bien présent dans le dos, l’accouplement avec des gris porteurs donne souvent des oiseaux bien marqués. Cependant nous trouvons aussi en quantité des sujets intermédiaires notamment au niveau des calottes et des queues des oiseaux. Pour le topaze, ces deux zones doivent être d’un « brun noir » bien marqué. |
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Gris opale pastel : 3 oiseaux. Cela semble peu mais cela faisait plusieurs années et plus précisément depuis 2011 que des oiseaux de cette combinaison n’avaient pas été présentés. C’est une classe pas forcément évidente à appréhender car de mauvais gris opales peuvent parfois se rapprocher d’un gris opale pastel ; ce n’était pas le cas ici. Le champion de Fabrice Roosebeke était le mieux marqué au niveau de la calotte et de la queue et était d’un bon format pour un oiseau de cette combinaison. Les 2 autres étaient un cran en dessous en termes d’intensité de calotte et de queue. Espérons en voir un peu plus les années à venir pour permettre aux juges et aux éleveurs d’aiguiser leurs yeux sur cette combinaison toute en dilution…. |
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Phaéo : seulement 3 oiseaux dans cette classe. Non classés, j’ai surtout l’impression d’avoir vu des oiseaux type intermédiaires mais pas assez typés phaéo . Cela reste pour moi l’une des mutations les plus difficiles à travailler chez le padda. J’ai en souvenir de magnifiques oiseaux que j’avais récupéré au début des années 2000 lors d’une bourse en Ile de France. Les oiseaux avaient une calotte et une queue vraiment « rouges » ainsi qu’un dos et une poitrine « brun clair » quasiment sans voile gris ! Par la suite les seuls qui avaient pour moi une qualité de couleur remarquable étaient ceux présentés par mon ami Bernard Shmuck, exposant GTE-CGTE de 2012 à 2016. |
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Phaéo pastel : le seul oiseau présenté était un peu juste en taille et la couleur de sa calotte aurait pu être plus soutenue ; son cercle oculaire était un peu pâle. Il reste encore du travail à fournir, donc au boulot ! |
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Phaéo opale : Combinaison régulièrement présente sur le concours, mais ici aussi en petit effectif.
Le champion 90 points de Fabrice Roosebeke était très bien coloré avec les extrémités d’une couleur bien unie et soutenue. Les 2 autres étaient trop pâles au niveau du ventre, manquant globalement d’intensité ou trop marbré sur la calotte. Bien que la plus commune, cette combinaison stagne un peu, les oiseaux restant toujours un peu légers en format. Je le répète d’année en année. |
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Panaché. Ah ! Pour le coup, une classe rarement présente au CGTE et cette année un nombre un peu plus conséquent : 7 !
Le panaché a ses adeptes ou pas. Personnellement je trouve que le rendu sur des oiseaux bien typés peut être magnifique… ou très mauvais. On attend dans cette classe des oiseaux présentant 50% de BLANC et 50% de zones COLOREES et si possible un marquage le plus SYMETRIQUE possible. C’est une chose hyper compliquée quand on sait que globalement, c’est un peu la roulette russe avec cette couleur. A moins d’essayer de travailler des marquages bien spécifiques comme chez le moineau du japon ou le mandarin ? Pour l’ensemble des oiseaux présentés, je pense que les éleveurs l’ont globalement compris. Il y avait peut être un ou deux sujets trop blancs s’éloignant les 50% de blanc pour atteindre 60-70% . Le champion ici nous était présenté par Robert Choqueriaux avec un pointage de 90 points qui me semble « timide » car j’ai apprécié cet oiseau nous présentant une grosse tache blanche au milieu de la poitrine, entre le cou et le ventre, des rémiges symétriques blanches et un panachage plutôt équilibré. Le deuxième présenté par Danielle Vaillant, pointé ici aussi 90, était d’un très bon format. Ah vous imaginez, si nos mutants pouvaient avoir la forme et la taille des panachés…. C’est tout de même un fait qui interroge et m’étonnera toujours : pourquoi les panachés sont-ils toujours plus costauds et grands que les autres phénotypes ?! Est-ce génétique ? Cette « mutation » doit naturellement renforcer les oiseaux. |
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Blanc : un stam et 6 individuels. Si le stam présenté n’obtient que 358 points, c’est à cause du 87 du 4ème oiseau et d’un manque de puissance. Si le jugement parait « dur », c’est aussi parce qu’il est toujours difficile de présenter 4 oiseaux de même niveau.Mais la souche est bonne, Robert C. finissant 2ème (91) et 3ème (30) en individuels.Le champion de Fabrice R. avec 92 points, était vraiment impressionnant en taille : sa tête paraissant même petite par rapport à sa poitrine proéminente. Dans l’ensemble, en individuels, les oiseaux étaient plus costauds que ceux du stam. Sans aller jusqu’à dire que l’on stagne, je pense que l’on manque d’un peu de compétition dans cette catégorie. C’est rageant quand on sait que le padda blanc remporte globalement un excellent succès auprès des éleveurs. Il va falloir redoubler d’efforts pour conserver, voire améliorer nos souches. |
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Albino : un oiseau. Je présente ici toutes mes excuses à l’éleveur Jean Pierre Lefebvre ; je suis complètement passé à côté de celui-là ! Je crois que c’est la première fois que ça m’arrive. J’aurai aimé donner mon avis sur ce type d’oiseau que l’on voit très rarement ! |
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Autre phénotype muté : Champion Fabrice Roosebeke 90 points
Enfin ! J’étais plus que ravi de voir un nouveau phénotype en concours.
L’oiseau présenté par Fabrice R. était un « masqué », désigné « agaat » par nos amis hollandais et « macherato » par nos amis italiens.
Un oiseau très contrasté, une tête et une queue bien sombres, une poitrine et un dos « gris blanc » légèrement bruni.
Superbe oiseau, je remercie ici Fabrice pour la présentation de ce « nouveau » phénotype.
Nous avons du retard ! Dans la plupart des autres pays, ce phénotype est régulièrement présenté en concours. J’espère que nous en verrons un peu plus les années à venir.
Il va falloir que l’on se penche sur le standard de ces nouvelles couleurs afin d’aider les juges et les éleveurs. Autre combinaison de phénotype muté : Un oiseau pointé 89 points, présenté ici par Fabrice Roosebeke.
Là, nous n’avons pas très bien compris avec d’autres éleveurs car l’oiseau présenté était pour nous un simple opale phaéo !
Je n’ai malheureusement pas de détails supplémentaires à ce sujet.
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RESSENTI GLOBAL : Bon, il y a de bonnes choses, les chiffres, les nombres de classes jouées et les nouveaux éleveurs ! Globalement une qualité satisfaisante en gris et opale gris voire topaze. Maintenant il va clairement falloir passer la vitesse supérieure, je pense que le padda mérite à juste titre comme le moineau du japon (par exemple) d’être encore mieux représenté à ce concours.
Autre observation : je ne sais pas pourquoi mais chez les diamants de Gould, les gros pointages sont assez fréquents alors que chez les paddas c’est bien plus rare …. La qualité ne serait-elle pas encore assez élevée ? Ou ce sont certains juges qui sont plus sévères que d’autres ?
Dans la classe Type ancestral, nous avons pu constater des écarts de seulement 2 points entre certains oiseaux radicalement opposés, l’un pointé 88 et l’autre 90 : un plus grand écart : 87 et 91 nous aurait paru plus justifié.
Attention, je ne cherche pas à ce que l’on surnote nos oiseaux, ou bien encore que l’on « flingue » les autres.
Mais je dois avouer que nous nous sommes posé clairement la question sur cet éventuel manque de cohérence. Quoi qu’il en soit, je tiens à féliciter l’ensemble des participants et comme chaque année, j’espère vous voir encore plus nombreux l’an prochain ! Bonne saison de concours et d’élevage à tous
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