Le Diamant de Nouméa

 

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L'introduction à l'élevage des diamants océaniens m'a valu un courrier aussi vaste qu'agréable, c'est donc pour transformer l'essai et donner "envie" à de nouveaux éleveurs de se lancer dans une aventure qui ne leur apportera que des satisfactions que ce premier article est consacré à l'espèce la plus couramment élevée, le diamant psittaculaire. Avec en complément, un excellent rapport d'élevage signé Bernard Caillet des Pyrénées Atlantiques.
 
Les amateurs "génération 2009" pourront constater qu'avec de l'attention et de la détermination ils écriront eux aussi une page enrichissante dans le livre de leur passion.
 

Bienvenue au Club des Estrildidés.

 
 

Erythrura psittacea
  Texte et photos : Guy BARAT

 
 En captivié, bien qu'il s'adapte à une cage de préférence assez longue (minimum 80 cm) il est préférable de lui accorder une volière bien plantée en herbes hautes et buissons dans laquelle l'oiseau pourra déployer toutes les facettes de son activité : recherche de graines, bains fréquents, manipulation de matériaux pour un début de nichée bref la vie rêvée d'un oiseau tropical heureux de vivre.
 
A l'éleveur d'être à la hauteur : de l'espace et encore de l'espace pour le diamant psittaculaire, le plaisir des yeux passe par cette exigence.Car un oiseau, et surtout le Nouméa, n'est pas seulement un reproducteur ou un marqueur de points dans les expos, c'est aussi un charmeur, un séducteur qui enchante et fait oublier les soucis quotidiens. Un remède contre l'ennui et l'isolement, tous les retraités vous le diront.
 
 

Quelques obstacles à contourner

 
  • Des éleveurs peu nombreux
En France, et on le voit tant aux expositions que sur les sites internet, la tendance est plûtot canaris, mandarins et becs crochus qu'autres variétés telles que diamants océaniens ou granivores exotiques en général. En cause, d'abord l'habitude de suivre le mouvement et aujourd'hui les restrictions administratives concernant notre hobby (tenue de cahier d'élevage, contôles aux expos et dans nos locaux) sans compter son coût à l'année (chauffage, graines, déplacements...) qui font une occupation compliquée n'ayant rien à voir avec la pratique du football, du cyclisme, de la ranonnée ou d'une activité intellectuelle comme le bridge ou le scrabble. Là on prend sa carte et c'est tout, l'administration ne cherche pas la petite bête. Dénigrée par les écolos purs et durs la pratique de l'élevage des oiseaux de cage et de volière a toutefois cessé d'être une activité honteuse grâce aux efforts acharnés de nos dirigeants mais on sent bien qu'elle ne recueille pas l'adhésion des foules. Alors on peut comprendre que les amateurs ornithologues et ornithophiles se cantonnent dans des espèces ailées classiques.
 
Tout ça pour dire qu'il n'y a pas assez de diamants psittaculaires en France d'autant que notre vaste territoire, à l'échelle européenne s'entend, rend parfois difficiles les contacts entre éleveurs.
 
 
  • Former un couple
Ces réflexions mises à part, commençons par le commencement et donc l'acquisition de nos premiers Nouméas. Première difficulté, la formation d'un couple. Certains diront que c'est facile, d'autres comme moi, plus sceptiques ou plus achaudés par des expériences malheureues, affirmeront le contraire. Théoriquement le dimorphisme sexuel mâle - femelle Nouméa existe. Oui, mais des années sont passées par là et il y a  belle lurette que les importations d'oiseaux "frais" en provenance de Nouvelle-Calédonie ont cessé. Alors que des mâles ressemblent aux  femelles et vice-versa, ça arrive. Des recettes pour résoudre la difficulté se colportent d'éleveurs en éleveurs, en voici une petite liste :
  • Le mâle serait plus fort que la femelle. Pas toujous évident, tout dépend de la souche.
  • Sa couleur serait moins terne.Là aussi même réflexion et, en plus, cela dépend de l'époque de l'année.
  • Le masque rouge du mâle dépasse l'oeil alors que chez la femelle il ne l'enrobe pas. Là je pense que c'est un signe positif mais sur un  nouméa de "basse qualité",  petit en taille ou trop gros, il faudra compléter par d'autres indices.
  • La queue du mâle est plus fine, plus pointue. C'est vrai, je l'ai constaté souvent.
  • La bavette rouge du mâle est plus large et descend plus bas. C'est un critère "historique" qui, le plus souvent est exact.
  • Autour du cloaque du mâle présence de quelques petites plumes rouges sur un oiseau d'un an et plus.
  • Enfin à l'inverse de la femelle le mâle chante ou plutôt émet un cri strident et prolongé avec queques strophes. En même temps sa queue vibre.

  photo famille

  Le logement

Cage ou volière ?

Exemple personnel : j'aime bien voir des oiseaux en forme toute l'année , donc de novembre à mi-avril j'utilise des cages intérieures de 80 ou 100 cm de long.J'ai supprimé celles en bois pour revenir au tout métal styl Bogovit, plus faciles à nettoyer au jet ou à l'eau bouillante pour détruire d'éventuels parasites.

  Un oiseau des Tropiques
 carte
 
Le diamant psittaculaire plus communément appelé Pape de Nouméa est, comme on n'en saurait douter, originaire de la Nouvelle Calédonie, territoire français d'Outre-mer situé dans l'océan pacifique. Ile essentiellement montagneuse, le Caillou comme on dit là-bas n'en possède pas moins de magnifiques paysages, une végétation luxuriante par endroits et un climat tropical agréable recelant une avifaune particulière dont le représentant emblématique est le Cagou huppé (Rhynochetos jubatus), intégralement protégé.
Mais pour nous éleveurs, notre vedette insulaire est le diamant psittaculaire que les habitants de l'île nomment Cardinal. Tout le monde connaît ce charmant petit estrildidé rouge et vert, gracieux et vif (parfois trop aux dires de certains qui lui reprochent d'être difficile à juger
par rapport à des oiseaux plus calmes), facile à nourrir et qui se reproduit relativement bien par lui-même,
entendons par là sans l'assistance "maternelle" des moineaux du Japon, ces sempiternels sauveteurs de nichées en perdition.
 
A l'état sauvage le Nouméa vit aussi bien dans la forêt que dans la savanne et les endroits ouverts à une altitude compatible avec un habitat approprié. D'ailleurs la Nouvelle-Calédonie étant à la même latitude que la ville australienne de Townsville cette particularité a valu à notre diamant d'être introduit en Australie, tout d'abord au nord de Sydney puis, l'adaptation ayant réussi, son aire de répartition s'est prolongée vers le sud.