La dénomination des oiseaux
Le nom français des oiseaux .
Il n’existe pas de règles précises pour la détermination du nom vernaculaire des oiseaux, laquelle s’exprime dans la langue nationale, et parfois sous plusieurs vocables (chaque appellation étant différente d’un pays à l’autre, avec parfois des risques de confusion).
Celle des noms français émane d’une commission instituée en 1990 lors du XXème congrès ornithologique international. Elle était composée de 9 ornithologues francophones (canadiens, français et belges). Le but était d’harmoniser quelque peu les appellations dans les pays d’expression française.
C’est en 1993 que la Commission Internationale des Noms Français des Oiseaux ( CINFO ) a établi sa liste dans un ouvrage intitulé « Noms français des oiseaux du monde » ( P. Devillers ) . A quelques exceptions près, on retrouve ces noms dans un livre (format poche) « L’inventaire des oiseaux du monde » de M. Walters , G. Lesaffre , P. Le Maréchal ( Delachaux Niestlé 1998 ) .
Le monde des oiseaux exotiques ( éleveurs , auteurs de livres et magasins spécialisés ) a longtemps eu pour habitude de donner aux oiseaux d’élevage des noms divers , plus ou moins corrects et le moins que l’on puisse dire , c’est qu’il y régnait une certaine cacophonie : la même espèce portait souvent plusieurs noms .
Exemples : Lonchura cucullata était appelée Nonnette ordinaire ou Spermète à capuchon ou Mannikin nonnette ou Spermète nonnette ou même Hirondelle de Chine ; Erythrura tricolor pouvait être Diamant tricolore , Diamant de Forbes ou Diamant de Tanimbar .
Pour éviter toute confusion , il était indispensable de n’utiliser qu’une appellation dans tous les pays francophones : c’est ainsi que la première devint : Capucin nonnette et le second : Diamant azuvert .
Le Leiothrix lutea appelé communément « rossignol du Japon » n’est pas originaire du Japon ( mais principalement de Chine ) et même s’il chante très bien , il n’appartient pas à la famille des rossignols : c’est donc tout logiquement qu’il est devenu léiothrix jaune ; le nom de « rossignol du Japon » a été , lui , attribué à Erithacus akahige qui est bien un rossignol originaire du Japon .
C’est cette liste que la Commission des juges CNJF Exotiques becs droits a choisi d’adopter dans ses classifications dès 2003 . Depuis nous nous sommes aperçus qu’elle ne faisait pas l’unanimité dans les milieux scientifiques et que la littérature administrative ( notamment les textes législatifs ) est toujours rédigée selon d’anciennes appellations . Mais , pour nos concours , on ne peut pas changer constamment .
- le genre est un nom .
- l’espèce peut être :
§ soit un adjectif épithète ( Perruche splendide ; Colombe bleutée ; Diamant modeste ) .
§ soit un nom en apposition ( Gros-bec migrateur ; Tisserin gendarme ; Ptilope moine )
§ soit un groupe prépositionnel ( Inséparable à tête grise ; Serin à croupion blanc ; Verdin à front d’or ) .
On imagine difficilement les problèmes que la CINFO a dû résoudre pour trouver un nom français à près de 10 000 espèces différentes .
Dans beaucoup de cas , il a suffi de conserver le nom vernaculaire le plus souvent utilisé ou de traduire du latin en français , mais on se doute bien que tout n’a pas été aussi simple et qu’il a fallu faire des choix et des regroupements .
En ce qui concerne les genres , certains noms se sont imposés facilement : il y a ainsi 175 pics , 150 colibris , 135 tangaras ( de 46 genres latins différents alors les 50 espèces du genre latin Tangara sont tous appelés callistes ) , 120 bulbuls , 92 bruants et 38 serins . Il serait fastidieux de continuer : mais il est certain qu’avec ces regroupements , les 764 noms latins de genres ont sans doute pu être remplacés par une bonne centaine de noms de genres français .
Il n’en est pas de même pour les noms d’espèces . On peut certes donner le même épithète à plusieurs espèces mais il faut que ce soit dans un genre différent ; il y a ainsi un étourneau , un canard , un minivet, une marouette et un diamant : « mandarin » .
C’est d’emblée les indications de couleurs et de taille qui sont majoritaires : j’ai renoncé à compter les « à tête noire » , les « à croupion rouge » , les « à longue queue » que l’on peut rencontrer dans les listes . Viennent ensuite les indications géographiques ( continent , pays , région , île ou ville ) dont sont originaires les oiseaux : rien que pour l’île de Timor , outre le mandarin , on trouve un padda , un loriot , une bouscarle , un gobemouche , un souimanga , un méliphage , une mégalure , un pouillot , un zostérops et un myzomèle , tous « de Timor » .
En troisième lieu, on trouve les noms de personnes (en général de naturalistes) ou des prénoms (en grande majorité de femmes) à qui on a dédié une espèce. Je projette d’en parler davantage dans un prochain article .
Pour le reste , c’est très variable : on retrouve le nom latin francisé, le nom en langue locale ou tout autre vocable dû à l’imagination fertile des « auteurs » .
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