La dénomination des oiseaux
C’est en 1776 que l’on trouve la première mention d’une sous espèce de la perruche à moustaches ( Psittacula alexandri ) par O.F.S.Müller , zoologiste allemand ( 1725-1776 ) . D’origine géographique différente, cet oiseau ressemblait certes à l’espèce décrite par Linné en 1758, mais il avait la mandibule inférieure noire ( et non rouge ), une poitrine d’un rose plus sombre avec un léger voile bleuté et le gris de la tête plus ardoisé .
Müller le nomma : Psittacula alexandri fasciata , inaugurant ainsi la dénomination trinominale . La forme nominale ( la première décrite ) s’écrit , elle : Psittacula alexandri alexandri .
D’autres suivront :
Toui para : Brotogeris chrysoptera chrysoptera (Linnaeus) 1758 . Brotogeris chrysoptera tuipara (Gmelin) 1788 .
Loriquet à tête bleue : Trichoglossus haematodus haematodus (Linnaeus) 1771. Trichoglossus haematodus moluccanus (Gmelin) 1788 (Loriquet de Swainson).
Ces sous-espèces ne sont que les premières d’une longue série : il s’agit d’oiseaux qui diffèrent suffisamment , soit par la taille, soit par la couleur, soit par tout autre détail, pour mériter un nom différent que l’on rajoute alors au binome initial . Dès lors qu’une première sous espèce est décrite , l’espèce nominale devient elle aussi une sous espèce .
Une espèce peut donc être , soit monospécifique ( composée d’une seule espèce nominale ) , soit polyspécifique ( constituée d’un certain nombre de sous espèces dont la sous espèce nominale qui n’a aucune prédominance sur les autres si ce n’est son antériorité de description ) .
Il est difficile de tout vérifier , mais avec ses 37 sous-espèces , le merle des îles ( Turdus poliocephalus ) semble détenir le record ; le faisan de Colchide (30) , le lagopède alpin (25) , le colin de Virginie et la phasianelle d’Amboine (19) , la colombe à queue noire (18) , l’éclectus de Geoffroy (16) et le pinson des arbres (15) figurent aussi en bonne place .
Si l’on dénombre actuellement environ 9920 espèces , ce chiffre devrait être multiplié par 3 au moins en comptant les sous espèces .
En élevage , il peut arriver que ce ne soit pas la sous-espèce nominale qui soit la plus fréquemment exposée en concours . L’exemple le plus connu est bien sûr le diamant mandarin : Taeniopygia guttata castanotis (20 mutations) possède 484 classes CNJF alors que la sous espèce nominale dite de Timor Taeniopygia guttata guttata n’en a que 4 .
On peut citer aussi la perruche à collier d’Asie Psittacula krameri manillensis bien plus présente (50 classes) que la perruche à collier d’Afrique Psittacula krameri krameri (2 classes) .
On pourrait ainsi multiplier les exemples : Poephila acuticauda acuticauda diamant à queue longue et Poephila acuticauda hecki diamant à queue longue de Heck ; Barnardius barnardi barnardi perruche de Barnard et Barnardius barnardi macgillivrayi perruche de Cloncurry ; Barnardius zonarius zonarius perruche de Port Lincoln et Barnardius zonarius semitorquatus perruche vingt-huit .
Ces derniers cas montrent que si , en général , les sous espèces d’une espèce polyspécifique portent le même nom vernaculaire , il existe quelques exceptions dans nos élevages .
Quand les différences sont importantes entre les sous-espèces , il est fréquent que les ornithologues ne soient pas d’accord entre eux et que le même oiseau soit espèce pour les uns et sous-espèce pour d’autres .
Si cela ne va pas sans difficulté d’identification pour les ornithologues de terrain , cela pose aussi des problèmes aux éleveurs , aux juges et à ceux d’entre eux chargés d’écrire les standards des oiseaux exotiques car s’il est relativement facile de décrire une espèce monotypique , comment savoir quelle sous-espèce on a devant soi , sachant qu’il y a en parfois des dizaines pour des oiseaux aussi connus que le serin du Mozambique , le roselin familier ou l’astrild ondulé ( pour ne citer qu’eux ) ?
Et je ne parle pas des croisements souvent involontaires entre sous-espèces qui peuvent expliquer les différences de phénotype dans une même classe en concours .
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